Jeudi 28 avril, Londres
Gary Barlow vient présenter son documentaire « Inside the music » à l’Apple Store de Covent Garden devant un public très limité de fans. Il s’agit en fait d’une série de 5 podcasts de 5min chacun dans lesquels il nous raconte comment il compose sa musique. Ce documentaire aborde surtout la période de l’écriture de la comédie musicale Finding Neverland, mais pas seulement. Voici la traduction globale de ces podcasts que vous pourrez trouver gratuitement sur ITunes, pour tous ceux qui ont du mal avec l’anglais.
Episode 1: la préparation
Comment composer de nos jours? Quand je rentre à la maison avec une idée en tête, je n’ai pas envie d’attendre vingt minutes pour l’entendre, je veux cliquer et l’entendre tout de suite. Je travaille avec le logiciel Logic, je customise les sons, je n’ai besoin que d’un petit clavier électronique, de mon Mac et de mon casque. Avec ce logiciel, il suffit d’avoir de l’inspiration et il n’y a aucune limite.
https://itunes.apple.com/fr/podcast/episode-1-preparation/id1108920453?i=367697693&mt=2
Episode 2: l’inspiration
Il faut écouter beaucoup de chansons différentes pour avoir de l’inspiration, pas forcément que des nouveaux morceaux. Quand j’entends une chanson que j’aime, je regrette de ne pas l’avoir écrite moi-même alors je tente d’écrire quelque chose de comparable.
Une autre façon de trouver l’inspiration c’est de sortir du studio, surtout quand on est bloqué sur une chanson. Il faut se changer les idées. C’est pour ça que je travaille sur un ordinateur portable, car je peux bouger et faire ça n’importe où.
J’ai appris une autre façon d’écrire avec le chanteur Babyface dans les années 1990. Il avait écrit la musique de base et il fallait partir de là pour écrire les paroles et revisiter la mélodie. J’ai travaillé de la même façon lorsqu’on a écrit l’album Progress à 5. Ce n’était pas facile d’inclure chacun d’entre nous. Mais j’ai écrit une trentaine de morceaux pour que tout le monde puisse broder dessus. Il suffisait d’en écouter un et un de nous trouvait une idée, un autre des paroles. On écoutait un autre morceau et on abordait la musique sous un angle différent, avec encore une autre idée. C’était un peu comme sur un ring, chacun avait une idée à défendre.
Je peux passer des semaines sans composer à proprement dit. Je m’assieds et je travaille juste sur un son que je pourrai ressortir plus tard.
https://itunes.apple.com/fr/podcast/episode-2-inspiration/id1108920453?i=367697689&mt=2
Episode 3: la composition
Ma mère m’envoyait faire des leçons de piano mais ça ne m’intéressait pas. Quand elle me demandait de lui jouer ce que j’avais appris, et que je n’avais rien appris, j’improvisais. Je suis devenu bon pour inventer des choses. Ecrire de la musique c’est comme un muscle, si on s’arrête il faut du temps pour retrouver son rythme.
J’écris tout le temps. Depuis 4 ans, je me suis mis à écrire pour des comédies musicales et c’est vraiment un exercice différent. J’avais toujours écrit ce que j’avais sur le coeur ou dans la tête mais là, il faut écrire à partir d’une histoire pour exprimer les sentiments des personnages. On devient peu à peu le personnage sur lequel on écrit. J’ai écrit « stronger » à propos du moment où JM Barrie (l’auteur de Peter Pan) a perdu l’inspiration. J’ai dû creuser dans mon for intérieur pour ressentir son désespoir et le transcrire dans la musique. Mais il fallait aussi faire ressentir l’espoir qui arrive. Je suis très fier de la partie percussions sur cette chanson car c’est presque primal et ça fait voyager. Ca exprime aussi la notion du temps qui passe si chère à l’auteur. Ecrire une chanson comme ça que plusieurs artistes vont interpréter et pouvoir la voir sur scène tous les soirs sur Broadway, c’est génial.
https://itunes.apple.com/fr/podcast/episode-3-composition/id1108920453?i=367697691&mt=2
Episode 4: les paroles
Une chanson comme « stronger » se différencie grâce à ses paroles. J’ai passé un quart d’heure à écrire les premiers mots qui me passaient par la tête qui m’évoquaient le thème de la chanson. Et ça suffit souvent pour commencer. Puis Eliot Kennedy est entré en jeu. Nous travaillons ensemble depuis 1992. Ce n’est pas la peine de poursuivre l’écriture d’une chanson si on n’a pas le refrain. Une fois qu’on a un refrain, les couplets viennent tout seuls. C’est même facile. La plupart des choses que l’on veut dire dans une chanson ont déjà été écrites par d’autres et souvent bien mieux. Il faut donc apporter quelque chose de personnel. Quand JM Barrie se sent inutile, ça me ramène au temps où moi aussi je me sentais comme ça. (Eliot Kennedy ajoute que Gary apporte la touche artistique aux paroles).
La musique c’est une collaboration. C’est comme une énigme qu’on essaie de résoudre ensemble.
https://itunes.apple.com/fr/podcast/episode-4-lyrics/id1108920453?i=367697690&mt=2
Episode 5: le spectacle
C’est au chanteur de faire ressentir la chanson au public.
Dépenser de l’argent dans du matériel haut de gamme n’améliore pas forcément une chanson. Là j’enregistre avec un micro qui coûte £6000, mais la plupart du temps j’enregistre avec mon petit micro à £50 (comme les chansons « let me go » et « love love »). Il faut entraîner ses oreilles à bien écouter, il faut écouter beaucoup de musique, écrire, jouer d’un instrument, chanter aussi souvent que possible. Je travaille dur. Je suis obsédé par les vieux accessoires de musique que je trouve sur Ebay. Je ne vous dis pas ce qu’il faut faire pour réussir, je raconte seulement ce que moi j’ai fait pour en arriver là. Chanter devant un public, c’est extraordinaire, ça change la vie. Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de la musique, ça peut changer votre vie et aussi celle de ceux qui vous écoutent. Je me lève tous les matins avec l’excitation de voir quelle musique cette nouvelle journée va m’apporter, et j’adore ça.
Si vous vous servez de quoi que ce soit dans ce documentaire alors c’est un succès. Et peut-être que vous vous retrouverez vous aussi assis dans ce studio d’Abbey Road un jour. Bonne chance.
https://itunes.apple.com/fr/podcast/episode-5-performance/id1108920453?i=367697692&mt=2